J6 - Mardi 21 juillet - Sur le Mekong

Ces quelques lignes vous viennent du Mekong. Nous sommes sur une barque à moteur de 12 places. A coté de moi, Delphine, Azziz, Malika et Julien ont sorti les cartes et tapent la belote. Jolhanbulle un peu sur l’avant en écoutant de la musique. Cath, derrière lui, vient de sortir sa broderie.

Le pied ? Pas tout à fait … Nous venons d’apprendre (une intuition fulgurante de Julien qui vient de poser la question au pilote) que nous n’arriverons à destination qu’après 5 heures de voyage, contre 1h30 dans notre projet initial sur la foi du Routard. On guettait l’arrivée, il nous reste 3 heures de remontée…

La barque fait moins de 2 mètres de large. Elle est ouverte sur les cotés. Le toit est censé protéger de la pluie, lorsque celle-ci tombe rigoureusement à la verticale. Tu as déjà vu de la pluie tomber rigoureusement à la verticale ? La rive défile sur notre droite (pardon, sur tribord). De temps en temps, une maison, un bateau amarré et même un chantier naval rompent la monotonie de la végétation. La pluie, qui nous a accompagné toute la journée a cessé de tomber. Mais on sent que la nuit ne demande qu’à prendre le relais. Un détail important : le bruit du moteur, qui empêche tout échange prolongé. Autre détail d’ambiance : nous sommes vêtus d’espèces de préservatifs de couleur rose achetés dans la matinée.

Tout à l’heure, nous avons vécu un moment sympa en arrivant à My To après 3 heures de bus, quand il a fallu décider de la suite. Nous étions au bord du Mekong, habilement amenés là par un rabatteur de talent. Chacun s’est trouvé un rôle de circonstance. L’un (l’une) essayait de bâtir un programme à partir du Lonely. Un autre pensait avant tout à obtenir un bon prix. Le troisième proposait de repartir en ville mettre en concurrence notre interlocuteur. Un autre proposait de déjeuner avant de partir. Un autre proposait d’acheter des ponchos en plastique pour lutter contre la pluie. Etc. Parallèlement, notre interlocuteur qui ne comprenait rien baissait régulièrement son prix…

Agréablement surpris par le lieu du déjeuner et le poisson du Mekong. Ensuite, sous la pluie, c’est un peu la galère et nous nous retrouvons dans notre embarcation sans avoir vraiment profité de l’ile.

Bon, je coupe le PC. La nuit tombe. Je ne vois plus les touches. On a encore une heure de route. Les bateaux devant nous allument leurs fanaux. Pas le nôtre, il n’en a pas…