J9 - Vendredi 24 juillet - De Saïgon à Da Lat

Nous quittons Saïgon pour remonter vers le nord, avec une première escale à Da Lat, à l’intérieur des montagnes, capitale de la broderie...

Note : J’ai découvert que beaucoup de gens continuent à dire Saïgon et que ce n’était pas perçu comme diplomatiquement incorrect. Il est vrai qu’il est plus facile de parler d’une bière (c’est un exemple) saïgonnaise que d’une bière « Ho Chi Minh Villoise ».

Nous avons fait deux équipes. Cath et moi remontons directement sur Da Lat où nous resterons une journée complète. Les 5 djeun’s sont partis une heure avant nous, direction Müi Né, au bord la mer. Ils nous rejoindront demain soir. Ensuite, nos routes se sépareront avec l’éventualité de partager à nouveau quelques heures avec eux à Hanoï dans 15 jours.

Nous sommes plutôt confortablement installés tout à l’arrière d’un car de bon standing. Choix murement réfléchi, car il y a 7 heures de route. Nos places sont surélevées, ce qui nous permet d’avoir la vue sur nos compagnons de route et sur la campagne environnante.

Enfin pour l’instant, ce n’est pas la campagne, car nous sommes englués dans des embouteillages saïgonnais. Les motos ont été remplacées par des camions. Forcément, ça prend plus de place.

Cela me permet d’aborder la circulation dans Saïgon. Je trouvais finalement l’usage de la moto assez bien adapté à la situation car avec ce mode de déplacement (et la capacité des vietnamiens à se faufiler), il n’y avait jamais d’embouteillage. Et c’est vrai que dans le centre ville, on ne trouve finalement que des motos et des taxis. Mais il y a un lourd tribut à payer. Cath vient de me communiquer les chiffres. En 2002, il y a eu 13.174 morts par accident de la route. Du coup je cherche le chiffre de la population dans le Routard : Ah, 85 millions de vietnamiens quand même, le 13^ème pays le plus peuplé au monde … Un rapide calcul. Et bien finalement, ils sont derrière notre record des années 80 avec 13.000 morts sur la route pour 50 millions d’habitants...

Bon, pas très drôle tout cela. Une anecdote plus légère à propos de moto. Hier soir, nous sommes retournés manger chez Pho 2000. Tiens, d’ailleurs je t’ai pris la photo de Clinton. « On ne voit pas Monica. Elle doit être sous la … » Bravo Cath.

Bref, Cath et Jolhan sont sortis les premiers pour aller prendre un espresso à la boulangerie « Tous les jours », toute proche. Bien vu Kevin, j’ai toujours dit expresso, mais j’ai vérifié, eux-aussi écrivent espresso. Du coup je ne sais pas d’où vient le mot. Pour ta gouverne, à 30.000 dongs le verre, soit 1,20 €, l’espresso est un produit de luxe. Les djeun’s trainant un peu, je me suis retrouvé seul sur le trottoir. Je n’avais pas fait 30 mètres qu’une jeune et jolie motarde à la poitrine généreuse m’accostait en me prenant affectueusement le bras. Je n’ai pas tout compris, mais elle a bien insisté sur le fait que le prix du transport était inclus dans la prestation.

Bon, je vois que certaines souhaitent en savoir plus. Ce que j’ai pensé ? « Voilà une opportunité rare de découvrir l’intérieur saïgonnais. Ce que j’ai (lâchement) dit ? « Sorry, but my wife is just ahead and my daughter just behind”. Ce que Cath a dit ? “C’était combien ?”…

Arrêt pipi sur la route. ¨Par mimétisme, je laisse mes sandales à l’entrée des toilettes et je glisse mes pieds dans des tongs en plastique. Déjà, ils ont des petits pieds ; en plus depuis le début du voyage mes chevilles ont méchamment enflé. Une pensée pour Mac. Si c’est dangereux, tu m’appelles, hein ?

Arrêt ravito. On s’offre une soupe au poisson et à l’ananas.

On attaque la montée dans la montagne. Beaucoup de verdures, les premières cascades.

Arrêt total de la circulation pendant 1 heure apparemment pour cause de travaux.

Coup de fil de Jolhan qui nous indique qu’ils ont les pieds dans l’eau et qu’ils aimeraient rester 2 nuits sur place.

16h50. On arrive (enfin) aux portes de Da Lat. On range nos affaires, des fois qu’il faille débarquer rapidement. On repère notre hôtel sur le plan. On scrute les rues, le plan, le plan, les rues. Bingo, on est là, c’est à 2 pas. Chouette. Mais notre chauffeur continue. La rue est longue, beaucoup plus longue que sur notre plan. Et soudain un panneau cruel « Da Lat 109 kms). Ce n’était pas Da Lat. Il nous reste au minimum 2 heures de route. On tourne à 35 kmh de moyenne.

On finit par arriver à 19h00. 10 heures de route pour 350 kms, je te laisse faire le calcul. Mais malgré la nuit qui tombe, on a le temps de découvrir un lac et une … tour Eiffel. Etrange.

On cherche un hôtel sympa dans le Routard. Ce ne sont pas les hôtels qui manquent. On tilte sur l’un d’entre eux. Il est à 10 minutes de là. On arrive : « we are sorry, we are full ». On passe au suivant. « Full ». Un autre, juste à coté. « Full ».

La réalité émerge petit à petit. Nous sommes dans « la » station de montagne vietnamienne à 1.500 mètres d’altitude et nous sommes vendredi. Da Lat est pris d’assaut pour le week-end. Il y a une centaine d’hôtels, mais tous les hôtels du centre ville sont « full ». Il va nous falloir nous éloigner du Centre Ville. Cela sent la galère. Nous croisons 3 françaises qui compatissent et nous indiquent la zone où elles ont fini par trouver. On repart à la recherche d’un taxi. Par acquis de conscience, on continue à demander aux nombreux hôtels qui sont sur notre route. Quand soudain, bingo : « Yes, I have ». On ne cherche pas les raisons. On se pose. Nous établissons, difficilement, la liaison avec Jolhan et Delphine. Ouf, on est calé pour la nuit.