J8 - jeudi 23 juillet 2009 - Can Tho
Une journée extraordinaire dédiée au fleuve Mekong, mais pas seulement. Suspense …
Je vous écris à chaud, assis plutôt confortablement sur une des chaises de notre embarcation du jour. Il est 10h00, nous remontons le Mekong en direction de CanTho, où nous attend le bus qui nous permettra de rejoindre Saïgon.
Nous avons visité 2 marchés flottants. Le premier était vraiment super avec une myriade d’embarcations. Des sampans venus du nord du delta, approvisionnant Can Tho en fruits et légumes après 2 jours de navigation. Au bout d’une perche, un choux, une carotte, un ananas indique aux acheteurs potentiels ce qui est à vendre à bord. Autour des sampans, les bateaux plus petits des épiciers ou restaurateurs locaux. Et autour d’eux, les barques des vendeurs de soupe ou de plats cuisinés. Et tout ce monde bosse et contribue efficacement à la chaine alimentaire de toute la région.
Nous l’avons échappé belle. Le prix de l’office du tourisme était moins élevé que celui « businessé » à l’hôtel par Azziz, ce qui fait que nous avons à notre disposition un bateau confortable et un guide sympa, Hui, parlant anglais. Nous doublons les touristes qui ont bénéficié des conditions exceptionnelles proposées à l’hôtel. Dans leurs petites barques à ras de l’eau ils mettront deux fois plus de temps que nous pour rejoindre les lieux de visites. On comprend mieux la différence entre les balades au noir (annoncées pour 6 ou 8 heures) et celles de l’office, qui durent 3 ou 4 heures.
Excellente idée d’Azziz qui demande au guide d’acheter des fruits. On accoste donc un sampan et on achète 3 ananas et 2 pastèques. Hui découpe les ananas avec beaucoup de savoir faire. On souhaite du café et du thé ? Rebelote avec un bistrotier ambulant. Le café est bon, les fruits succulents.
Nous longeons plus rapidement le deuxième marché plus orienté sur la vente de fruits aux particuliers et nous remontons (ou descendons, je ne sais plus dans quel sens va le courant, du reste cela doit dépendre essentiellement de la marée).
Halte dans un jardin fruitier assez kitch. Sur la parcelle, on trouve des arbres fruitiers, un élevage de poissons chats, quelques cages abritant des animaux et des animaux en béton colorés, en liberté cette fois. Deux énormes serpents, dont un de près de 200 kilos (deux cents kilos !!!) valent le détour.
Puis nous nous installons pour une dégustation de fruits. On goûte ou regoûte la papaye, le ramboutan, le jack fruit, le longane, le mounty berry, une orange verte (!!), une banane naine…
Puis c’est le moment tant attendu. On se lance et on commande, enfin, un … durian. Instant solennel. Rendez-vous pris depuis des mois avec Delphine. « Au Viet-Nam, on goûtera le durian ». Les attentions se concentrent sur le roi des fruits. Les règles sont un peu faussées par le fait que celui-ci a très peu d’odeur. Rien à voir avec l’odeur pestilentielle qui lui vaut d’être interdit dans les transports en commun de Singapour … Hui l’ouvre sans difficulté, puis nous tend … des petites cuillères. On y va avec le bout de la petite cuillère… C’est … étonnant. Je sais que je devrais m’arrêter là afin de ne pas déflorer une expérience unique que tu feras peut-être un jour. Bon, je vais déjà te dire comment cela s’est fini. Notre guide, le pilote, le co-pilote et une personne qui bullait dans un hamac, se sont régalés, et n’ont pas laissé une miette, je devrais dire une goutte. Le fruit pesait quand même plus de 2 kilos …
« Pour nous c’est comme une crème glacée », nous dit Hui. Pas faux, il y a un peu de cela … Tu as ainsi déjà une idée de la consistance et du pourquoi des petites cuillères. Le goût est indéfinissable pour nous. J’ai beau chercher des mots, je n’en trouve pas. Pourtant, au moment ou j’écris mon estomac, me renvoie régulièrement un écho de la petite demi-cuillerée avalée … Bon, j’arrête, je crois modestement qu’on a jamais autant écrit sur le goûter du durian pour un occidental …
Retour en bus tout confort vers Saïgon. 4 heures de clip viet-namiens gentillais, plutôt agréables à entendre et de coups de klaxons permanents. On en profite pour récupérer quelques heures de sommeil.