J74 – Samedi 13 décembre 2014 – Auckland again
Nous butinons autour d'Auckland, afin de limiter les kilomètres. Déjà 3.200 au compteur … Un premier bond nous amène sur la presqu'île en face d'Auckland, pour découvrir Auckland by sea.
And, guess what ? A quilt shop … « The » quilt shop of Auckland !!! Quelle aubaine...
Puis nous puisons dans les richesses touristiques de la ville pour aller visiter ce village reconstitué à partir de maisons des années 1850.
Nous découvrons la politique de peuplement des anglo-saxons. Eux n'ont pas pensé à envoyer leurs bagnards. Faut avouer qu'avec un taux de masculinisation de près de 90 %, ce ne pouvait être qu'une politique à très court terme...
Les anglais eux ont envoyé d'anciens soldats ou officiers, souvent mis hors cadre pour des problèmes de santé. Ils arrivaient en famille, avec une petite pension et il leur était octroyé un acre de terre.
Autre source d'émigration : la « potato famine » qui toucha l'Irlande entre 1846 et 1851 et fit sombrer des milliers de familles dans la pauvreté la plus totale. Beaucoup acceptèrent de venir s'installer en Nouvelle Zélande, avec succès semble-t-il.
Nous visitons les lieux en compagnie d'une bande de gamines dont le faciès rappelle celui de leurs aïeules irlandaises.
Nouveau camping pour la nuit. Nous sympathisons avec Alain et Pierrette, des retraités vivant à Mooréa. Autour de nous des ados jouent un simili rugby à 4 contre 4 sur 5 mètres de gazon. Pas étonnant qu'ils soient champions du monde …
Bravo Stina pour le Quizz d'hier : Quel lien y a-t-il entre Auckland, Margaret Thatcher et le prix de l'agneau en France ?
La réponse est … « le rainbow warrior » ! Nous avons pu constater que les jeunes ignoraient déjà tout de cette histoire alors que nous en gardons le rouge au front.
Nous sommes en 1985, à l'époque où la France fait ses essais nucléaires en Polynésie. Greenpeace menace de venir empêcher l'explosion. Notre Président, François Mitterrand, prend alors la décision d'empêcher le boycot. Les services secrets français concoctent un plan merdique dont ils ont le secret. Le Rainbow Warrior mouille à Auckland. Les nageurs français vont poser deux mines. Une petite pour effrayer les militants, puis une grosse pour couler le bateau. Pas de pôt : il y a un photographe portugais à bord qui fait l'inverse et qui se précipite pour aller chercher son matos. Il mourra dans la deuxième explosion.
Après, cela a été un feuilleton que nous avons suivi de jour en jour, stupéfiés et écoeurés. Laurent Fabius, Premier Ministre à l'époque, proteste avec véhémence. Forcément, il n'est pas au courant. Nous sommes en Mitterrandie ... Puis les journalistes font leur boulot et l'on découvre petit à petit l'histoire de nos pieds nickelés. Tu (pour les jeunes) peux taper "Rainbow Warrior" sur Wikipédia si tu veux en savoir plus. C'est édifiant.
Pour les néo-zélandais, il s'agissait du premier attentat jamais commis sur leur territoire.
Et Margaret dans tout cela ! Ben, il a bien fallu solder la situation sur le plan politique et Margaret Thatcher a accepté de jouer la "go-between" entre les deux gouvernements. L'une des compensations a été d'autoriser l'accès du mouton néo-zélandais au marché européen. CQFD.
Au grand dam de nos amis de Seez ...