Dimanche 14 mai 2023 – J5 – Aïn-el-Turk

D’abord direction la gare pour réserver nos places pour Alger. 20€, pour deux, en classe Confort, pour 430 kms et 4 heures de voyage. Juste pour te tenir au courant des prix …

Et au passage, un œil admiratif sur l’architecture de la gare, qui date du début du 20^ème siècle.

Ensuite, petit imbroglio. Je souhaitais voir de plus près la ville nouvelle que nous avions effleurée le premier jour, en tram. Mais tout nous ramène à ce qui était l’ancienne ville nouvelle par opposition à la vieille ville que nous avons sillonnée pendant 2 jours. Va donc pour le bazar géant de M’dina Jdida dans l’ancienne ville nouvelle. 300 mètres, au moins, d’étals, exclusivement de fringues féminines… En tous cas pour la partie que nous (Cath) avons parcourue.

Mes yeux vite rassasiés, je m’intéresse aux appels des marchands. « trente mille », « cent cinquante mille » … mille quoi ? Un jeune marchand tente gentiment de m’expliquer que ce sont des … francs ! Ah bon ? Mais que viennent faire les francs dans cette affaire. Nous finissons par comprendre que lorsqu’on annonce un prix, par exemple 30 mille, il faut supprimer 2 zéros ce qui donne 300 dinars, soit 2€. Mais pourquoi ?

Merci Wikipedia ! Le dinar algérien a remplacé le franc français en 1964. A l’époque 1 dinar = 1 franc. Mais ce franc est nouveau. Le « nouveau franc » date de 1958 et, dans les années 60, et même après, tout le monde parlait encore en anciens francs. 40 dinars étaient donc égaux à 40 nouveaux francs et 4.000 anciens francs. Nous avons fini par nous habituer, d’autant que depuis nous sommes passés à l’euro, mais les Algériens, sur les marchés ou dans les taxis, ont conservé cette sémantique. Ouf …

Mais tout cela ne nous dit pas où nous allons pouvoir retirer des dinars car les DAB croisés sur notre route ne prennent pas la carte Visa. Pas cool … Une charmante dame d’un certain âge (tous les Algériens rencontrés sont charmants ; toutefois, beaucoup nous arrêtent pour nous mettre en garde contre … les voleurs !). Je reprends … Une charmante dame donc nous conseille d’aller derrière le consulat d’Espagne.  « Là, un premier changeur vous proposera 200 dinars pour 1€ (alors que le change officiel est de 150 dinars pour 1€). Continuez … Le deuxième vous proposera 220 dinars. Continuez … le troisième vous proposera 250 dinars. Là c’est bon ! Surtout n’hésitez pas ; ils ont besoin d’euros pour aller à la Mecque… »

Nous finissons par repérer l’agence BNP des Palmiers, sur la route de l’aéroport. Double heureuse surprise. D’abord le DAB accepte bien nos cartes… Mais surtout je découvre que l’agence est située à coté de mon ancien Lycée Technique. L’environnement a bien changé ; à l’époque il était entouré de friches. Et il a été entièrement rénové … et entouré de hauts murs. Je sonne … et suis accueilli avec bienveillance par une dame qui appelle le directeur. Malheureusement, les élèves sont en bac blanc et le directeur me propose de revenir la semaine prochaine pour visiter les locaux. Pas grave, j’ai la photo pour mon frangin …

Direction maintenant Aïn-el-Turk, la banlieue balnéaire d’Oran. Autre pèlerinage ; nous y avons habité 3 mois à notre arrivée en Algérie. Peu d’espoirs de reconnaître quoi que ce soit, tous les terrains, alors en friches, ayant été urbanisés. La plage est beaucoup moins étendue que dans mes souvenirs. Pourtant devant l’un des escaliers je demande à une dame le nom de la « rue ». « Pourquoi pas », répond-elle spontanément. Bingo, c’est bien le nom de notre escalier et il a conservé son nom de l’époque. Pas sûr que la maison du haut soit la bonne, mais ce n’est pas bien grave. L’essentiel, c’était la plage où, avec Raoul, nous avions découvert de surprenantes cuillerées de confiture d’abricots … qui se révélèrent être des méduses !!!

Arrêt Restau de poissons. Nous sommes les seuls clients. Nouveau gag. Hier nous avions sauvegardé un fond de verre de vin rouge. Tranquilles, nous le sortons en guise d’apéro et commençons à attaquer la salade. Le proprio vient alors déposer une bouteille de coca sur notre table. Du coca ? Quelle horreur ! Il y a plein de sucre … et surtout nous n’avons rien demandé. Le proprio nous explique alors que c’est au cas où un membre de la Sécurité viendrait à effectuer un contrôle, car il n’a pas d’autorisation de servir de l’alcool. De loin entre le vin rouge et le coca, il ne fera pas la différence… En Inde, nous avions découvert le « Special tea » pour camoufler les bières. Ici, c’est donc le « Coca-vin rouge »…