J28 - Mercredi 15 Janvier 2020 - Medellin, la Comuna 13
La Comuna 13, c'est un des quartiers de Medellin d'environ 700.000 habitants. Un quartier exemplaire en matière de lutte contre la pauvreté, passant en quelques années d'un quartier fermé de type favela à un quartier ouvert où les habitants peuvent envisager un avenir pour leurs enfants.
Pour nous, c'est également l'occasion de tester les transports publics qui, on le verra jouent un rôle déterminant dans l'ouverture de ce type de quartiers.
Nous prenons donc le metro, pour aller rejoindre la place San Javier où des guides se tiennent à la disposition des touristes.
Un métro en surface, beaucoup plus large que le métro parisien, tout neuf.
Place San Javier, nous sommes interpelés par un jeune guide dont nous ignorerons le nom, bien qu'il se soit présenté. Nous l'appellerons Santiago, en l'honneur de notre hôte Colombien à Sydney ! Nous faisons affaire pour la matinée avec Santiago.
Celui-ci nous fait un premier exposé historique de la ville et du quartier. Cela fait partie de ses moments intenses où nous avons l'impression de croiser l'histoire. Nous avons eu les mêmes sensations à Pnom Penh, au Cap, à Cuba ou à Birkenau...
L'histoire récente commence ici en 2002. Medellin est, depuis près de 30 ans, le terrain de jeu de la mafia, des Farcs, des polices paramilitaires au service d'intérêts privés et de l'armée.
La Comuna 13 est le quartier le plus pauvre et le plus dangereux de Medellin. Situé sur les collines ouest dominant Medellin, c'est la voie principale du trafic de drogue, des armes à feu et de l'argent. C'est une favela à l'habitat insalubre ; pour se déplacer, il n'y a que des escaliers tortueux.
En 2002, après une nouvelle opération sanglante menée par le gouvernement, les habitants se rebellent pacifiquement et décident de prendre en mains leur avenir, sans violence.
Un projet exemplaire voit le jour, basé sur la santé, l'éducation, les possibilités de déplacement. Il se déploie encore aujourd'hui et nous en voyons 3 aspects directs ou indirects.
Le premier, ce sont les voies d'accès et moyens de communication. Santiago nous en fait découvrir deux. Un cheminement en pente douce, construit à flan de colline, permet désormais d'accéder à pieds, à moto ou avec un petit utilitaire à une bonne partie du quartier. Le chantier se poursuit sous nos yeux.
Autre moyen d'accès, un escalator, construit en une douzaine de parties.
Le deuxième aspect que nous découvrons, c'est le street'art. Les murs sont peints de couleurs pastel et, chaque fois que la surface le permet, les artistes graffeurs ont créé des peintures aux couleurs éclatantes et porteuses de messages d'avenir et de fraternité que Santiago nous fait découvrir. Une communauté de graffeurs s'est constituée et c'est elle qui propose aux autorités le plan de renouvellement des peintures dont la majeure partie date de 2019.
Le troisième aspect de cette modernisation du quartier, nous en faisons partie, c'est l'ouverture aux touristes, attirés par l'exemplarité de la rénovation de ce quartier et par le street-Art.
De favela pauvre et dangereuse, la Comuna 13 est devenu un quartier sécure, ouvert sur l'extérieur.
En trois heures, Santiago nous fait donc découvrir ce quartier qui attire aujourd'hui les urbanistes et architectes du monde entier ... ainsi que le monde du street-art.
Nous quittons Santiago pour découvrir un autre mode de communication exemplaire typique de Medellin : le Metrocable. Il s'agit d'une ligne de télécabines de près de 3 kms, qui prolonge le réseau de métro à partir de San Javier. Elle permet elle-aussi de faciliter chaque jour le déplacement de milliers de personnes issues des quartiers les plus reculés de Medellin. D'autres lignes sont en projet.
