Vendredi 11 janvier 2019 - J26 - Sommes à ... Mada !

Publié le par notretourdumondeparpetitsbouts

Sur que l'effet de surprise est un peu raté...

Globalement, même si devoir changer ses plans n'est jamais très agréable, le report d'un vol international est souvent une bonne affaire puisque les compagnies sont dans l'obligation de dédommager (correctement) les passagers.

Il y a deux ans, notre vol pour le Mexique ayant connu des turpitudes, nous avons demandé à Air Ibéria l'application des conventions aériennes. Lorsque la compagnie nous a adressé une fin de non-recevoir, nous avons confié le dossier à une société spécialisée. Cela a pris 6 mois, mais nous avons été dédommagés (600 € par personne moins 20 % de frais de gestion, pour être précis...)

Ce report inattendu nous aura permis également de combler une lacune en allant visiter la Maison Villele qui, tu t'en souviens peut-être, était fermée pendant les fêtes.

Il s'agit de l'ancienne propriété de la famille Desbassayns qui dirigea pendant deux siècles une exploitation rassemblant près de 400 esclaves et dont deux descendants (honte à eux ...) font partie des 100 plus grandes fortunes françaises actuelles.

Grace au talent de notre guide, nous avons été secoués !

Nous avons vécu notre capture au coeur de la savane arbustive africaine. Nous avons passé parfois 10 mois en mer, dans des entreponts hauts de 70 cms, avec une sortie sur le pont une fois par semaine pour nous décrasser et dérouiller nos articulations ("dansez, dansez, dansez" hurlaient nos geôliers, fouet au poing. Ce n'était pas pour notre santé qu'ils prenaient "soin" de nous, mais pour la marchandise que nous représentions.

Sur la plantation, nous avons travaillé de 4 heures du matin à 19 heures, 7 jours par semaine sous le fouet des "commandeurs", anciens esclaves comme nous mais à qui le maître avait donné une parcelle de terre et promis une hypothétique liberté.

Notre espérance de vie : entre 20 et 30 ans. Ceux d'entre nous qui apprenaient à lire et à écrire étaient dénoncés et éliminés.

Songez que le "code noir" qui servait de "bible", si l'on puis dire, à nos maîtres, faisait plusieurs centaines de pages. Merci Louis XIV, merci Monsieur Colbert.

Heureusement, des consciences se sont élevées en Métropole, elles aussi souvent dénoncées, vilipendées et parfois éliminées. Mirabeau, de Hell, entre autres constituaient une véritable société secrète pour tenter d'abolir l'esclavage.

L'esclavage a été aboli une première fois (sans que le texte n'entre dans les faits), puis restauré par Napoléon à la demande de sa femme Joséphine. Il y a avait tant d'intérêts en jeu... L'esclavage a été à nouveau aboli en 1819, mais il a fallu ... 31 ans avant que les décrets d'application ne rendent l'abolition effective. Merci Victor Schoelcher, tenace député alsacien.

Émouvantes, ces ombres dans le jardin.
Émouvantes, ces ombres dans le jardin.
Émouvantes, ces ombres dans le jardin.
Émouvantes, ces ombres dans le jardin.
Émouvantes, ces ombres dans le jardin.
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Émouvantes, ces ombres dans le jardin.
Émouvantes, ces ombres dans le jardin.
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Émouvantes, ces ombres dans le jardin.

Ces quelques lignes ont été écrites dans l'avion avant notre arrivée sur la "grande île". Depuis nous avons atterri ...

Et quel atterrissage ! Je passe sur les formalités de police où Cath à failli piquer une crise en découvrant la pratique du "billet", si commune en Afrique. Tu donnes un billet et quelqu'un s'occupe de tes déclarations d'arrivée (visa, passeport, etc.), tu n'as pas à faire la queue. Lui non plus du reste...

Je passe sur les embouteillages entre l'aéroport et Tana ; 2 heures pour faire 17 kms, dans la nuit, sous la pluie, avec des gens qui se faufilent des deux cotés. Faut dire que le combi de notre chauffeur-guide est très confortable et a rendu le trajet moins pénible.

Le temps fort de la soirée a eu lieu devant l'hôtel, lorsque nous avons voulu sortir nos sacs du combi. Il a bien fallu se rendre à l'évidence qu'il n'y en avait qu'un ! Celui de Cath s'était volatilisé durant le parcours !!! La crise !!!

Tita ne nous parait pas clair. Il prétend que nous n'en avions qu'un. Nous, nous pensons qu'il l'a oublié, sur le parking glauque de l'aéroport et sous la pluie, trop occupé à charger deux passagers clandestins.

On se refait le film plusieurs fois ; il y avait le fameux cousin à emmener, mais aussi 2 gamins qui voulaient changer des euros, il faisait nuit, il pleuvait ... Cath fait l'inventaire de son super sac et de ses petites culottes. Et nous nous demandons si, après cela, nous pouvons avoir confiance en notre guide pendant 15 jours.

Nous allons quand même diner dans un petit bistrot (sympa) à 200 mètres de là, non sans avoir écouté les recommandations du veilleur de nuit de notre hôtel (qui nous paraissent d'ailleurs un peu incongrues). "Ne revenez pas seuls ; demandez à être raccompagnés".

Cath échange avec notre voisin de table, jeune architecte français travaillant à Mada, que notre mésaventure fait bien rire (ce qui nous redonne le moral, tu t'en doutes ...) et qui relativise les problèmes d'insécurité à Tana (en nous montrant toutefois une superbe estafilade au bras qu'il s'est faite en poursuivant le voleur de son portefeuille...). Bref, nous commençons à prendre la température du bain dans lequel nous nous sommes glissés...

Petit à petit, les choses se décantent dans la tête de Cath, qui n'est plus aussi sure d'être sortie de l'aéroport avec son sac. Un espoir germe dans nos têtes. Et si Tita avait raison ?

Nous rentrons à l'hôtel ... en nous faisant raccompagner. Nous découvrons ce service mis au point par les restaurateurs du coin pour lutter contre les agressions. Ils paient les services de gardes du corps qui raccompagnent les clients à leur voiture ou à leur hôtel, le cas échéant en leur prêtant des parapluies, comme aujourd'hui...

Rentrés à l'hôtel, nous appelons Tita. Il est reparti à l'aéroport (dans les embouteillages) et ... a retrouvé le fameux sac. Ouf.

Cath se souvient aussi que le whisky-coca dans l'avion était aussi abusivement dosé ...

 

Et ça la fait rire ...
Et ça la fait rire ...
Et ça la fait rire ...
Et ça la fait rire ...
Et ça la fait rire ...
Et ça la fait rire ...

Et ça la fait rire ...

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S
Heureuse de vous retrouver ! Et de découvrir Madagascar.
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A
Grâce à vous nous avons pu nous aussi nous glisser dans la peau des anciens esclaves ... les ombres sont effectivement très émouvantes et parlantes !<br /> Sacrées péripéties votre arrivée a Mada ! Soyez prudents !
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