Dimanche 15 janvier 2019 - J28 - Dans les rizières de Manandona
"Etes-vous capables de faire une randonnée de 5 heures ?". Cette question de Tita, à laquelle nous avions répondu par l'affirmative, nous avait fait (un peu) gamberger. On se voyait déjà partis dans un treck aventureux...
Quand nous avons vu Pauline, notre guide du jour, partir en tongs, nous avons été rassurés. Faussement du reste car nous avons fait la quasi-totalité de la balade ... pieds nus !!!
Au programme donc : une balade de 5 heures dans le village, les rizières et la cascade de Manandona, petite bourgade de 9.000 habitants.
Ou plutôt, grâce à Pauline, une immersion dans le monde rural malgache.
Le village n'a ni électricité, ni eau courante. Par contre il dispose d'une ribambelle d'églises ou de temples où les fidèles se pressent et chantent à pleins poumons, car nous sommes dimanche.
Les gens effectuent de multiples petits boulots rémunérés 1 à 2 € par jour. Le riz occupe beaucoup de monde, mais aussi la pêche au tilapia, à l'aide de grands paniers que l'on traîne dans les étendues d'eau ou à l'écrevisse.
Un groupe de femmes a monté une association ; elles crochètent des sacs en raphia (1 semaine pour faire un sac).
Parmi les curiosités du jour, une petite coopérative de tissage en fil de soie. Nouveauté pour nous : Ils "fabriquent" eux-mêmes les cocons et élèvent donc les bombyx. Ils gèrent ensuite tout le processus habituel de transformation : lavage, filage, teinture et tissage. Ils fabriquent des écharpes vendues 40 000 ariarys. Avec 2 écharpes achetées 1 enfant va à l'école.
Une question pour Nadine et Gaëlle : La soie sauvage, vous connaissez ?
Pique-nique en chemin puis retour au gite de Monsieur Etienne à Manandona. Douche au seau...
Au cours de la balade nous avons été accompagné par Clément, 18 ans, futur guide. Encore en apprentissage, amateur de kick-boxing (il vient de perdre par KO la compétition annuelle qu'il avait remportée l'an dernier...), pianiste-chanteur dans une chorale, Clément est également "sculpteur en cartes postales". Au cours de l'après-midi, il composera pour nous 11 cartes postales avec les feuilles de bananier séchées qu'il a ramassées ce matin au cours de la balade. Superbes !
Une pensée pour le progrès technique qui nous permet d'éditer cet article dans un village sans eau ni électricité ...