Vendredi 29 décembre 2017 – J9 - Badami

Jouer à Claudia Shiffer en Inde, cela vous tente ? C'est ce qui est arrivé à Cath quasiment toute la journée …

Ici, c'est la fin de l'année scolaire. Les derniers jours sont traditionnellement consacrés à visiter le patrimoine karnatakais. Nous croisons donc des centaines de classes, y compris des bout'choux de maternelles qui ne devraient pas retenir grand chose de la visite.

Les grands non plus d'ailleurs à moins de croiser Claudia Schiffer, pardon Catherine Louis … Alors là, c'est de la folie ! « Selfie, madam, selfie ... » Et ce sont pas les élèves qui réclament le plus mais les instits elles-mêmes...

Claudia, pardon Cath, finit par s'agacer : « Maintenant, c'est fini ! » puis, grande dame : « Bon, là, je ne peux pas refuser »... Sous entendu : « c'est vrai que je ne viens pas souvent par ici ... ».

Voici une (toute) petite collection de ces précieux moments.

Puisque nous sommes dans la culture locale, j'évacue également deux autres sujets.

Les indiens ne connaissent pas la queue. Lorsqu'ils vont prendre un billet, ils repèrent le guichet, et y vont directement, même si le guichet est au bout d'un tunnel formé par les gens qui attendent, en ordre (cela arrive parfois …) ou en désordre. Ils se glissent, se faufilent, jusqu'à atteindre leur but.

Gandhi lui-même s'en agaçait (parfois). Et oui, je lis l'autobiographie de Gandhi ! Lui qui ne voyageait qu'en troisième classe, se faisait régulièrement évincer de la foule qui se pressait au guichet et était servi en dernier. « C'est notre faute, disait-il, magnanime, nous ne les avons pas éduqués... »

On retrouve le même comportement sur la route. Aujourd'hui, nous avons pris une voiture avec chauffeur. Toujours à coller celui qui est devant, à essayer de doubler, virage ou pas virage, village ou pas village. Lorsqu'il n'y a qu'une voiture en face, ça finit par passer, comme en Italie du Sud. Chacun tasse un peu l'autre ; il y en a bien un qui finit par rouler dans le bas-coté, mais il n'y a pas de contact. Le problème c'est quand il en arrive deux de front ou alors quand il y a des piétons, des cyclistes, des chars à bœufs...

Peut-être ont-ils un sixième sens leur indiquant à quelles castes appartiennent les autres occupants de la chaussée et, sans référence au code de la route, qui est vraiment prioritaire.

A tout prendre, et pour poursuivre l'échange avec Nanette, Yvan et … je me demande si ma conduite au volant (maxi 60 à l'heure) n'est pas plus sécure que celle d'un chauffeur local. Bon, Cath me dit que non !!!

Nous sommes donc au Karnataka. J'adore ce nom … Je l'ai déjà dit ?

Au programme, un petit périple autour de Badami, avec 3 sites intéressants. Religieux, pour ceux qui préfèrent zapper le sujet. Mais si on zappe les « vieux cailloux » à caractère religieux sur cette planète, on ne visite plus grand chose. Comme quoi, les religions ça a du bon … C'était aussi le point de vue de Gandhi, mais pour d'autres raisons ...

Les temples troglodytes de Badami. Superbe site, si l'on excepte le bourg lui-même qui n'est catastrophiquement pas digne du site.

Deux grandes falaises de grès ocres entourent un lac.

Et dans l'une des falaise, 4 temples se succèdent, un peu en hauteur, joignables par un escalier taillé dans la roche.

Et dans chaque temple, taillées à même la roche, y compris en plafond, des statues des multiples divinités, avatars de Brahma, Vishnou et Shiva.

Du 6ème et 7ème siècle, ces temples, SVP !

Les temples de Pattadakal du 7ème et 8ème siècle !

Ce sont de vrais temples avec un sanctuaire surmonté d'une tour pyramidale et entouré d'une enceinte. Le temple est souvent trapu du fait qu'on utilisait des linteaux en pierre posés sur des colonnes ce qui limitait les portées.

Les colonnes sont sculptées.

Un must de l'époque, cette statue d'un buffle et d'un éléphant partageant la même tête ! Tu masques le buffle, tu vois l'éléphant ; tu masques l'éléphant, tu vois le buffle. Bluffant, non ?

Et nous terminons par les temples d'Aihole.

Le Durga temple est construit en fer à cheval. Comme quoi, les architectes de l'époque pouvaient faire dans l'originalité.

On notera aussi les statues des couples amoureux. Comme quoi, il n'y en avait pas que pour les dieux …