J7 – Vendredi 5 mai 2017 - Hébron, ville sinistrée ...
Nous quittons le camp bédouin, direction Hébron.
D'abord le désert, de grandes collines pelées où ne survivent que les cailloux...
Puis nous retrouvons un territoire habité. Essentiellement des bédouins sédentarisés, mais aussi des colonies (illégales) juives.
Une bédouine nous interpelle et nous invite à prendre le thé chez elle ! Super sympa. Nous partageons une demi-heure de la vie de cette petite famille. Et nous goûtons le yaourt au lait de chèvre … Pas mauvais, avec un petit goût acidulé que j'aurais volontiers consommé à l'heure des repas.
Et nous arrivons à Hébron !!! Et nous découvrons la réalité de la situation israélo- palestinienne.
Nous sommes d'abord arrêtés par un véhicule blindé qui s'avère israélien. Comme je ferme la marche du groupe (ma position rituelle dès que ça monte …) j'ai le temps de prendre une photo.
Débute un échange un peu surréaliste entre Alla et les 4 soldats israéliens selon la technique du "questionnaire en vrac" que nous expérimenterons nous-mêmes plus tard. Ils lui conseillent de changer d'itinéraire. Celui-ci n'est pas sûr, nous risquons d'être caillassé. Il faut bien un quart d'heure avant que les israéliens comprennent qu'Alla est arabe.
Nous reprenons notre route au milieu de la foule masculine, qui sort de la prière du vendredi. L'atmosphère est un peu tendue.
Direction le check-point qui nous permet de rejoindre le territoire contrôlé par les israeliens. Pas question de franchir le tourniquet avec nos vélos. Heureusement, une porte grillagée s'ouvre et nous franchissons le barrage.
Quelques ruelles plus loin, nous rejoignons le domicile de Ouassef, un guide local qui pilote un groupe parallèle de marcheurs. Les "filles" nous y attendent.
Nous retrouvons le repas type qui nous attend chaque jour : salade tomates-concombres, poulet rôti avec un riz aux amandes. Un petit bol de yaourt vient alléger l'ensemble.
L'hôtel est à 800 mètres. Nous posons enfin, et définitivement, les vélos. Une grosse pensée pour Alla qu'attend un gros travail de mécanique pour remettre en état les transmissions. Dire que les vélos étaient neufs ! Nous ne regrettons pas d'avoir laissé les nôtres à la maison...
Nous décidons de nous affranchir du groupe et d'aller visiter la vieille ville, qui commence à deux pas de l'hôtel.
Ce fut une superbe ville. Nous ne la découvrons pas sous son meilleur jour … Bon, c'est vendredi et les souks sont fermés, ce qui n'aide pas à donner de la vie à l'ensemble. Par contre, cela nous permet de découvrir ces ruelles entrelacées, ces façades magnifiques, mais aussi les grillages qu'il a fallu tendre pour éviter les objets que les israéliens qui squattent les étages jettent sur les passants palestiniens.
Une ONG essaie de redonner vie aux bâtiments désertés, mais tout cela est très précaire …Un seul bistrot ouvert et enfumé. Des gamins qui jouent et nous interpellent. On répond par un vigoureux « Bonjour » pour éviter toute ambiguïté, ce qui ne m'empêchera pas de recevoir un caillou sur l'épaule...
Pas de restau. Nous oublions l'idée de dîner en amoureux... Nous retrouvons les copains dans la maison de Ouassef. Il est d'ailleurs présent, ce qui plombe un peu l'ambiance.
Retour à l'hôtel pour débriefer avec Alla. Nous le remercions pour son professionnalisme, son sourire et son « esprit VTT ».